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Sous le soleil exactement


Certes, j'avais dit dans les pages de ce site que les publications se feraient le vendredi soir au lieu du dimanche midi, mais d'une part, se débarrasser d'une habitude de publication, c'est comme essayer de demander à Gainsbourg d'arrêter de fumer : il y aura des rechutes. D'autre part, les rythmes narratifs des planches est changeant. Il faut permettre au récit de respirer, et surtout permettre au lecteur de prendre son souffle.


Pousser une pression sans faire des "ruptures" contemplatives et / ou narrative est un exercice risqué que je ne préfère pas traiter, même si de grands maîtres ont procédé de la sorte, et ont fait naitre des chefs d’œuvres en matière de pression psychologique constante et d'accroissement de la violence interne et externe tout au long d'un récit. "Apocalypse Now" est sans doute l'un des plus brillants exemples qui me vient à l'esprit.


Faire respirer le récit, c'est aussi savoir le ralentir. Si je devais faire appel systématiquement à une "planche pleine", remplie d'une seule image sur tout le format, on aurait un effet mécanique assez déplaisant dans le rythme : un peu comme une poussière qui fait sauter trop régulièrement le diamant de la platine disque, et nous rappelle que la galette de vinyle réalise 33 révolutions par minute.


Il n'y a donc pas grand chose à dire sur cette planche 31, en elle-même. Cependant, elle a un rôle très important, parce qu'elle nous informe que toute la séquence de la cantine n'est, en réalité, qu'un flash-back. Ce n'est pas un hasard si la première phrase de la scène du réfectoire est la même première phrase de cette planche là.


Elle fait une boucle. Une révolution.


Elle enferme le passé pour nous projeter dans le présent.

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