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Point dur



Alors, oui, c'est vrai : dans Hot Space, on parle mal. On est grossier. On jure. On dit des "putain" et des "merde". Je plaide coupable votre honneur.


Maintenant, l’avocat de la défense, c'est à dire moi-même, vous racontera que plus la situation vécue par un individu est amère et âpre, moins il va s'exprimer dans des formules de politesses, et dans des circonvolutions d'un vocabulaire qui est si plaisant à lire au hasard d'une situation dangereuse rencontrée par le jeune Tintin, reporter, se contentant de qualifier de "gredin" un type qui a pourtant la ferme intention de l'envoyer brouter la racine des pissenlits, le tout, dans un magnifique meuble en sapin blanc (il existe aussi une version dans laquelle on peut vouloir essayer d'envoyer le-dit Tintin parler aux poissons rouges, lorsqu'on a pris la précaution de lui avoir fait enfiler des chaussettes en béton).


Oui, bon... C'est sympa d'être poli, et d'avoir un vocabulaire décent et surtout bien élevé... Il y a toujours une certaine désuétude à lancer des "saperlipopette" à un moment désespéré de son existence. Tout est dans le ton que l'on veut donner au récit. La planche 30 nous rappelle donc qu'on est dans un univers violent, qui ne fait pas de cadeau d'une manière générale, et encore moins aux femmes plus particulièrement... Un peu comme maintenant, en somme.

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