
Les choses deviennent parfois théâtrales dans Hot Space. La dernière planche publiée dimanche dernier est, sans doute, l'une des plus importantes de ce qui constitue l'équivalent du premier tome des aventures de Nohraïa. Cette planche est essentielle parce qu'elle explique tout le complot qui se met en place autour de notre héroïne. Il va sans dire qu'un aspect primordial du complot ainsi décrit au lecteur ne va pas prendre la direction souhaitée par les conspirateurs (et c'est tant mieux, sinon, il n'y aurait pas d'histoire).
Les plus attentifs d'entre vous remarqueront l'apparition de certains noms dans les textes et les images de cette page. Ainsi, on fait connaissance avec l'Amiral Marlow. Marlow est un clin d'œil au narrateur du roman "Au Cœur des ténèbres", toujours de Joseph Conrad. Dans le roman original, c'est celui-là même qui doit remonter le fleuve qui le mènera à Kurtz, trafiquant d'ivoire mégalomane et fou, vénéré comme un Dieu. Dans "Apocalypse Now", "Marlow" devient "Willard", et Kurtz devient colonel d'une armée américaine en chute libre dans sa folie du Vietnam.
Plus loin, dans le texte, on peut lire que ce complot porte un nom: "Parasite Murders". Il s'agit d'une référence à l'un des premiers films (si ce n'est le premier)de David Cronenberg : "Frisson : Parasite Murders". Si ce film du réalisateur canadien a plutôt mal vieilli, il commence à explorer une vision du "cauchemar biologique interne", que l'on peut voir s'illustrer dans nombre de ses autres productions ("La Mouche", "Videodrome", "Existence", ou même, dans une certaine mesure "Faux Semblants").
La dernière référence que l'on peut trouver dans cette page est la plus théâtrale. Une petite vignette s'arrête comme une photo volée sur deux des conspirateurs, dont le second en arrière plan semble vouloir se masquer de l'optique de l'appareil photo qui vient de saisir l'image. Sur la veste du personnage à l'avant plan, on peut lire son nom : Aaron. C'est le même nom que celui qui est, à mon sens, l'archétype même du traitre dans la pièce de Shakespeare : Titus. Dimanche prochain, les choses seront plus simples.
En tendant, vous avez la possibilité de relire la planche 16, riche de ces détails.