Cinquième planche. A travers l’intrigue d’Hot Space, je voulais aussi y mettre un regard un peu critique sur l’habitude que l’homme a de vouloir s’étendre à travers les nouveaux territoires qu’il découvre. Ainsi, entre la conquête de l’Espace et la conquête de l’Ouest américain du début du 19ème siècle, je ne vois finalement pas de différence.... d’ailleurs, cet esprit pionnier n’a-t-il pas été mis en exergue lorsque John Fitzgerald Kennedy parlait de « la Nouvelle Frontière » ?
Cet esprit dramatique du héros arrivant dans un nouveau territoire, je voulais aussi le mettre en scène, comme un réalisateur de western le ferait. Ainsi, lorsque le vaisseau courrier interstellaire « Sorcerer » s’amarre dans les entrailles de la station Ouranos, il ne faut pas voir un vaisseau spatial qui entre dans une base orbitale, mais il faut bien voir une locomotive qui rentre dans une gare, déserte, perdue au milieu du grand nulle-part du Grand Ouest... Et la locomotive se devait d’être à vapeur ! Observez les volutes qui l’enrobent, comme celles qui enrobaient le train apportant la violence dans « La Porte du Paradis » de Michael Cimino.
